Ce mémoire de Master Recherche a été l’occasion pour moi d’associer travail de recherche et centres d’intérêts. J’ai donc décidé de travailler à partir d’une séquence de 12e chambre, instants d’audience de Raymond Depardon dans laquelle un homme se trouve être « stigmatisé », satisfaisant ainsi mon goût pour le cinéma et mon intérêt pour les travaux d’Erving Goffman et plus généralement pour la sociologie (grande utilité de Surveiller et punir de Michel Foucault).
Généralités / Téléchargement
- Titre : Le stigmate devant la justice.
- Pages : 117.
- Direction : Jean-Pierre Angoujard assisté d’Anne Croll.
- Soutenu en juillet 2008
- Note obtenue : 15/20.
Présentation / Introduction
Pour bien des personnes qui n’y ont jamais été exposées et/ou confrontées, la justice reste lointaine, voire même « étrangère » alors qu’elle correspond, dans la typologie établie par Montesquieu, à l’un des trois pouvoirs aux côtés des pouvoirs exécutif et législatif. Ainsi, même si le pouvoir législatif peut sembler abscons, il n’en demeure pas moins issu, du moins en partie, de la volonté du peuple. Le pouvoir judiciaire semble, quant à lui bien moins connu et appréhendé et ce malgré les fréquents comptes rendus et images que nous proposent la presse, les journaux télévisés ainsi que certaines émissions qui « revisitent » de grandes affaires criminelles ou bien encore des séries. Et le septième art n’est pas en reste, la justice, son exercice et ses dérives potentielles ayant, depuis ses débuts – ou presque – et jusqu’à nos jours, inspiré de nombreux réalisateurs, comme nous le verrons ultérieurement.
Rares sont cependant les films de nature documentaire à avoir pu montrer le « quotidien » de l’exercice de la justice. Ainsi, Raymond Depardon, photographe et réalisateur de films de fiction tels La Captive du désert (1989) ou encore Un homme sans l’Occident (2003) mais essentiellement de films documentaires (Faits Divers (1983), Urgences (1988)…), a réalisé deux documentaires nous permettant de découvrir les « rouages » du système judiciaire. Le premier, Faits Divers, nous présente les auditions, menées au sein du Palais de Justice de Paris par le substitut du Procureur, de personnes arrêtées en flagrant délit ; le second, 10e chambre, instants d’audiences, nous permet d’assister à une douzaine d’audiences tenues à la dixième Chambre correctionnelle de Paris durant le printemps de l’année 2003. Ainsi, du fait de notre goût prononcé pour le cinéma, nous avons décidé de travailler sur ce dernier film, extrêmement marquant. Cependant, bien que l’ensemble de ce documentaire soit extrêmement riche et propice à analyse, nous nous sommes focalisés sur une des audiences ou plutôt sur un des instants d’audiences : la comparution d’un homme accusé de s’être rendu sur la voie publique en possession d’une arme à feu sans permis de port d’arme, homme porteur, selon nous, d’un stigmate, à savoir le fait d’avoir, par le passé, consommé de la drogue et, le jour de son arrestation, de l’alcool et des anxiolytiques.
Ainsi, en adoptant une approche sociolinguistique et interactionniste et en analysant aussi bien le texte que le contexte, nous chercherons à voir comment le stigmate surgit dans le discours, comment il est appréhendé par la Présidente et le prévenu et s’il a une influence sur le déroulement de l’audience et sur le verdict.
Plan
- Introduction
- Présentation du corpus
- Le cadre : l’institution judiciaire et le stigmate
- Le cadre de l’interaction : un tribunal correctionnel, organe de l’institution judiciaire française
- Aperçu historique : l’avènement de la justice « moderne »
- La justice de nos jours : principes et fondements
- Les principes de la justice française
- Les fondements de la justice française
- Le tribunal correctionnel : position et domaine de compétences au sein de l’appareil judiciaire français
- Aperçu de l’organisation juridictionnelle française
- Le tribunal correctionnel
- Stigmate(s)
- La notion de stigmate selon Goffman
- Drogues, alcool, médicaments, toxicomanie
- Le cadre : autres considérations sociologiques
- Le cadre de l’interaction : un tribunal correctionnel, organe de l’institution judiciaire française
- Analyse du corpus
- Séquentialisation du corpus
- Séquence ?
- Séquentialisation du corpus
- Capital verbal
- Une ou des interactions ?
- Du stigmate : intervention dans le discours et influence sur l’audience
- Séquentialisation du corpus
- Conclusion
LaTeX - Packages utilisés
Utilisation d’un « hack » codé par Manuel Pégourié-Gonnard (mpg) pour le décompte automatisé des mots de la transcription.